The National – Trouble Will Find Me

The National Trouble Will Find MeOn l’a longtemps attendu cet album, ce retour de The National sur le devant de la scène. Alors qu’on n’y croyait plus, le groupe a annoncé, l’air de rien, que leur nouvel album allait sortir en mai. On a alors trépigné d’impatience jusqu’à ce qu’on puisse enfin se le mettre dans les oreilles. On se serait bien installé dans un fauteuil en cuir, un verre de whisky dans la main et un paquet de cigarette dans l’autre pour se mettre dans l’ambiance mais on fait avec ce qu’on a ! Et tout ce qu’on a, c’est Trouble Will Find Me dans les mains, la voix et les mots de Berninger dans les oreilles, c’est déjà plus que suffisant !

Passer après High Violet est un exercice périlleux. L’album précédent de The National collectionnait les chansons chargées en émotion et en arrangements ambitieux. L’attente était donc insoutenable pour nous. Si bien qu’on appréhendait les retrouvailles. Est-ce que la déception serait au rendez-vous ? Heureusement pour Trouble Will Find Me, ça n’a pas été le cas. En même temps, avec une entrée en matière comme I should Live in Salt, difficile de se rater ! Demons dont on a parlé déjà ici, monte en puissance sans qu’on le voit vraiment venir, tandis que Don’t swallow the Cap permet au batteur de se faire un peu plus remarquer avec ses rythmes décalés qu’on aime retrouver chez The National ! Fireproof vient reposer un peu les choses avant que Sea of Love ne réveille les vieilles douleurs.

On a déjà dit qu’on aimait leur façon d’intégrer la batterie dans leurs morceaux ? Sea of Love est l’exemple parfait du savoir-faire The National : un régal de rythme effréné et de chœurs montant en puissance tout au long du morceau. Efficacité garantie !

Heavenfaced et This is the last time noircissent à nouveau l’ambiance avant l’arrivée de Graceless et de sa batterie. Drogues et autres mauvais mélanges, rien ne va plus chez Berninger mais ce n’est pas une nouveauté !

the-national

Alors qu’on continue notre voyage national, rondement mené, on commence déjà à amorcer l’atterrissage avec Slipped, planante à souhait et remplie de fragilité : « I don’t need any help to be breakable » ou « I’m having trouble inside my skin, I tried to keep my skeletons in ». La magnifique I Need my Girl vole le show dès les premiers accords de guitare avant qu’Humiliation ne reprenne les rênes. Pink Rabbits offre une nouvelle fois de très belles métaphores certifiées Berninger (« I was a television version of a person with a broken heart ») tandis que Hard to Find clôt le dernier album de The National de manière toujours élégante. Berninger n’a pas fini de se chercher et l’écriture de ce disque ne l’aura pas aidé, semble-t-il.

La remise en question est un leitmotiv cher au groupe et cet album en est la preuve. Tous les morceaux s’imbriquent parfaitement et se répondent les uns aux autres d’une certaine manière. Les mots joliment choisis par Berninger font mouche et nous rappelle que The National est un des groupes qui ne fait pas que de beaux arrangements, ce sont aussi des poètes.

Un album de The National, ça se déguste. Il faut savoir l’apprivoiser. De prime abord, ce n’est pas toujours évident mais c’est ce qui rend leur son unique, froid et complexe. A se demander si The National fera un jour un mauvais album… En tout cas, Trouble Will Find Me est loin, très loin d’en être un ! Allez, on te laisse il faut qu’on réécoute cette perle musicale de l’année ! Tu ferais bien d’en faire autant si tu ne vas pas passer à côté de quelque chose !