The Kills – Live à Leeds

The Kills

Le rock est un monde principalement masculin. Ou du moins, on parle d’avantage de chanteurs que de chanteuses. Et c’est dommage. Bien sûr, à travers les âges, il y a eu d’illustres et il y a encore d’illustres rockeuses : Janis Joplin, Patti Smith ou plus récemment PJ Harvey. Mais  il y en a une autre qui est arrivée au début des années 2000 : Miss Alison Mosshart, de The Kills (et accessoirement de The Dead Weather).

En fait, The Kills est un duo anglo-americain composé de Jamie et Alison. Ils ont sorti 3 albums et sont actuellement en tournée en Angleterre afin de défendre la sortie de Blood Pressure, sorti en avril dernier. God Bless The Kills, ils ont eu la bonne idée de s’arrêter à Leeds !

Rendez-vous à la salle de la fac, Leeds Metropolitan un 31 mai 2011. Et ça commence fort avec deux premières parties. La première a certainement un nom mais le chanteur ne l’a pas articulé et donc Touteouie n’a rien compris ! Mais, c’était un chouette duo : batterie/guitare saturée : deux petits djeuns qui en veulent. Déhanchés plus que suggestifs et cris dans le micro, le jeune chanteur/guitariste fait bien le show et attirera Jamie et Alison Kills de leur loge (et oui c’est une petite salle, et Touteouie ne rate pas ce genre de détail). Après une bonne demi-heure de rock rappelant Gun Club, on installe la scène pour le deuxième de groupe : S.C.U.M.

Changement de décor et de style complet. C’est un groupe de 5 jeunes gens (et une batteuse, ça l’fait toujours plus !), aux couleurs sombres et au chanteur rachitique, rappelant de loin le dandysme de Benjamin Biolay. Musicalement, ça se rapproche de la mouvance Joy Division, White Lies, etc. Les stroboscopes hypnotisent autant qu’ils font mal à la tête mais le groupe se débrouille vraiment bien et embarque le public dans une ambiance dépressive et enivrante. Le chanteur gesticule sur le peu de centimètres carré qui lui sont octroyés, il explose son tambourin sur son micro à plusieurs reprises avant de le jeter dans la fosse. Bref, il va falloir garder une oreille et un œil sur ce groupe intéressant. (Là encore Jamie Kills est sorti écouter un bout du concert.)

Il est 21h15 et c’est le moment pour le duo de rentrer en scène. Magnifique. No Wow ouvre le feu. Les Bonnie & Clyde du rock commencent fort et n’ont pas prévu de ralentir la cadence. Tantôt possédée, tantôt à lancer des sourires à travers la salle, Alison n’a rien à envier aux frontmen. Elle est une véritable rockeuse brute et passionnée. Elle ne lâche pas des yeux le type qui a grimpé sur les épaules de son copain à l’autre bout de la salle. On dirait presque, qu’elle chante la chanson rien que pour lui. Puis passe vite à autre chose. Elle secoue la tête, se cache derrière sa chevelure sombre, se positionne devant les baffles… Bref, elle vit à fond ces minutes musicales tandis que son complice se démène à la guitare.

Les morceaux s’enchaînent et réchauffent encore plus la petite salle. Quand on ne les a jamais vus en concert, on ne peut pas comprendre ce que ce duo apporte de nouveau. Mais ils se complètent parfaitement, se respectent, aucun ne marche sur les plates-bandes de l’autre. Et même si la demoiselle est partie faire un tour ailleurs avec Jack White et les Dead Weather, la magie est vraiment totale avec Jamie. Le public est totalement captivé du début à la fin. Et le duo prend vraiment du plaisir à jouer.

Au bout d’une heure, c’est déjà le rappel. Le retour sur scène se fait tout en douceur et plein d‘émotion avec The Last Goodbye, prêt arracher quelques larmes. Seule sur le devant de la scène, tandis que Jamie se place au piano. Elle a rarement été aussi fragile. Mais pas pour longtemps ! Il reste encore deux morceaux…

1h15 environ après leur entrée en scène, le duo s’approche sur le devant de la scène et salue le public. Oui c’est court comme concert étant donné qu’ils ont matière mais c’était tellement bon qu’on leur pardonnera. The Kills est définitivement à voir en concert, pour pouvoir juger cette osmose rock n’roll magique qui s’opère entre Jamie et Alison.

Ah et pour revenir sur le monopole des hommes sur le monde : oui, ils sont mieux payés, ils sont souvent sur le devant de la scène, il y a plus de groupes connus avec des hommes aux commandes, ils ont Freddie Mercury, Mick Jagger et Robert Plant, mais il y a une chose qu’ils n’ont pas : c’est Alison Mosshart. Et ça, ça rend fier d’être une nana ! Girl Powaaa !